

Les présentations PowerPoint sont souvent trop compliquées
Cela part d’une bonne intention : expliquer en détails pour convaincre. En dire assez pour que l’auditoire puisse décider. On met beaucoup d’infos : des arguments, des schémas, des tableaux, des chiffres, …
« Si je ne l’écris pas, on risque de me poser la question. »
Disons-le, on aime aussi prouver son expertise.
« En racontant le projet, je valorise le travail de l’équipe ». Equipe qui a d’ailleurs contribué à construire la présentation : chacun sa partie, sa slide…
« En plus mon sujet est compliqué ». C’est souvent vrai.
Résultat : une présentation PowerPoint longue, fabriquée en partie avec des slides « recyclées », un fil conducteur assez mince, des redites, … et une forme hétérogène parce que tout le monde n’a pas utilisé le même masque ou la même version de la charte.
J’exagère ? Pas tellement.
Dan Ward a merveilleusement expliqué ce processus dans The Simplicity Cycle.
Sa démonstration est valable pour tout processus de conception.
- Lorsque je commence une présentation, la page est blanche. La complexité est nulle… la valeur perçue aussi 😊
- J’ajoute des slides : l’utilité perçue augmente ; la complexité aussi. C’est inévitable.
- Il existe un seuil au-delà duquel l’ajout de slides rend la présentation non pas complexe mais compliquée. Plus j’ajoute des slides, plus la valeur perçue par le public diminue.
- La simplicité, c’est réduire la complexité ET augmenter la valeur perçue.

La simplicité est clé pour convaincre
Intéresser un public non expert sur un temps court, voire le convaincre, est un savoir-faire indispensable quel que soit notre métier.
Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique 1991, disait : « Je répète souvent à mes élèves que le test crucial sur lequel ils seront jugés dans leurs métiers est de résumer en dix minutes un projet au moyen d’une ou deux slides, devant un auditoire pressé et fatigué ».
Il a fait des émules dans le milieu scientifique. Chaque année, le CNRS et la CPU (Conférence des Présidents d’Université) organisent le concours MT180 – Ma thèse en 180 secondes. « Chaque étudiant ou étudiante doit faire, en trois minutes, un exposé clair, concis et néanmoins convaincant sur son projet de recherche. Le tout avec l’appui d’une seule diapositive ! »
Simplifier ne veut pas pas dire édulcorer et vider de son sens dans un processus brutal. Au contraire ! « La simplicité est la sophistication suprême ».

En 1977, Apple a fait de cette maxime de Léonard de Vinci son slogan en couverture de la brochure de l’Apple II. Jonathan Ive, grand patron du design chez Apple, précise d’ailleurs que « la vraie simplicité, c’est apporter de l’ordre à la complexité ».
Faire simple, c’est du travail

Alors comment faire simple ?
John Maeda nous répond. Designer, chercheur au MIT, il a théorisé la simplicité en 10 lois.
Voici comment les appliquer à vos présentations PowerPoint :
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Simplifier sa présentation PowerPoint avec SHE : le plus simple moyen de faire simple
Appliquer les 10 lois en même temps, c’est compliqué. Le moyen simple de simplifier votre présentation – soufflé par John Maeda – c’est SHE :
S comme Shrink (supprimer) : enlevez tout ce qui est inutile.
H comme Hide (cacher) : mettez en annexe tout ce qui pourrait être utile mais ne l’est pas vraiment.
E comme Embody (incarner) : en fait c’est intraduisible en un seul mot. C’est à la fois donner du sens, mettre en forme, créer de l’envie, séduire votre public, l’intéresser, le faire adhérer à votre discours.
C’est le métier d’Histoires de Slides :
- un message simple et clair
- une histoire intéressante
- un design captivant
- vous devant votre public, habité, convaincu, ayant envie de convaincre.