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Comment capter
l’attention du public ?

Un orateur s'adresse à son public
background black & blue Histoires de Slides
écrit par
Violette
le
27/9/2023

Peu importe le type d’intervention – réunion, conférence, séminaire, réussir sa présentation passe d’abord par une bonne accroche. Ce premier contact est essentiel, il conditionne votre public à vous écouter ou non selon les mots choisis et l’effet produit. Poser votre voix, adopter la bonne posture est essentiel pour votre communication mais il faut apporter une attention toute particulière au contenu de vos propos. Le but : amener une idée nouvelle qui captive votre audience. Alors, comment hameçonner votre auditoire dès la première minute ? Retrouvez les différentes typologies d'accroche et nos conseils pour choisir celle qui saura captiver votre auditoire.

A la pêche, il faut savoir appâter le poisson pour le faire mordre à l’hameçon. Il en va de même pour votre présentation orale. La bonne accroche vous permettra de capter l’attention de votre public pour le mettre en condition d’écoute et l’amener à écouter vos arguments pour atteindre vos objectifs communs.

7 types d'accroches pour capter l'attention

L'objectif de votre communication peut être multiple : sensibiliser votre public à votre sujet, avoir un impact sur sa façon de penser ou le convaincre d'entreprendre une action spécifique. Pour cela, il faut réussir à établir le dialogue avec vos interlocuteurs dès le premier instant et adopter des codes communs. L’accroche est votre outil pour créer ce terrain d’entente et mettre votre public en condition d’écoute. Il y a autant d’accroches possibles que d’orateurs : la bonne introduction est celle qui vous permet d’être à l’aise. Toutefois, il existe des typologies d’entrée en matière dont l’efficacité n’est plus à prouver. On vous livre notre top 7.

  1. Formuler la problématique : C’est la plus évidente des approches, rappeler à votre audience ce qui l’a amenée à venir vous écouter. En lui montrant que vous comprenez les problèmes qu’elle rencontre vous prenez une position empathique. Le 22 juin 1940, Charles de Gaulle s’adresse une seconde fois au micro de la BBC pour appeler les militaires Français à le rejoindre. Après avoir rappelé les conséquences de l’Armistice signé, il joue sur les valeurs de l’honneur et du bon sens pour présenter au peuple français la problématique sous un angle différent.
  1. S’appuyer sur une statistique : La statistique frappe les esprits par sa dimension quasi visuelle. En 2007, Steve Jobs commence une keynote qui introduira la nouvelle gamme d’ipod par le nombre de téléchargement d’iTunes : plus de 600 millions. Ce chiffre justifie la création d’un nouvel outil, plus performant, pour continuer d’offrir un service de qualité aux clients d’Apple.
  1. Projeter une image : La présentation PowerPoint fait le lien entre l’oral et le visuel. De la même façon, vous pouvez adopter une accroche visuelle à votre présentation orale. Une image permet-elle de témoigner du problème auquel votre présentation apporte une réponse ? Suivez le précepte attribué à Confucius selon lequel une image vaut mille mots et partagez celle-ci avec votre auditoire. Là encore, Apple nous en donne un bon exemple : dans la keynote de 2012, c’est d’abord l’écran d’un téléphone qui est projeté pour laisser la parole à Siri. L’image, ou plutôt la vidéo, capte l’attention du public parce que Siri est un logiciel nouveau mais aussi parce que le public s’attend à entendre Tim Cook et son arrivée est retardée.
  1. Poser une question : Rhétorique, la question remplit une fonction différente. Là où la statistique ou l’image frappent l’esprit et étonnent, la question est une invitation à la réflexion. Vous n’attendez pas de réponse mais la formulation amène tout de même votre auditoire à se demander quelle réponse il formulerait. Vous lui faites envisager le problème sous un angle nouveau en interrogeant ses idées préconçues. Simon Sinek commence son TedTalk « Comment les grands leaders inspirent l'action » par une série de questions : « Comment expliquer pourquoi les autres sont capables de réussir ce qui semble défier toutes nos attentes ? […] Comment se fait-il qu'ils semblent avoir quelque chose de différent ? » Il n’attend pas de réponse. Au contraire, il y répondra dans la suite de ses propos. Mais il ouvre un cadre de réflexion pour son public.
  1. Donner une citation : Les livres, les films, les discours, ou encore les chansons sont autant de potentielles sources de citations pour vos présentations. S’appuyer sur une citation peut permettre de rassurer votre auditoire avant même qu’il ne connaisse votre légitimité personnelle à vous exprimer sur le sujet. A l’inverse, vous pouvez citer quelqu’un pour vous placer en opposition, réfuter son idée et ainsi attirer l’attention par l’antithèse créée. Si nous devions présenter le contenu de cet article, nous pourrions commencer avec la citation de Seth Godin : « Dans un monde où chaque produit s’époumone pour se faire remarquer, la denrée la plus précieuse est l’attention. Et on a de plus en plus de mal à l’attirer. » Un expert marketing (Seth Godin était le directeur marketing de Yahoo entre 1998 et 2000), convient que le sujet est important et complexe. Il justifie totalement l’existence de cet article.
  1. Raconter une histoire : Dévoiler une anecdote personnelle permet de capter l’attention de son public en créant un lien émotionnel fort avec lui dès la première minute. Vous l’invitez à partager un moment de votre vie et à se placer en empathie avec vous. En vous servant de votre expérience, vous montrez déjà en partie votre expertise et rassurez votre auditoire tout en attirant son attention. Dans son TEDTalk « La surprenante science de la motivation », Dan Pink se confie sur ses années d’études de droit. Dès les premières minutes, il présente cette anecdote comme un secret partagé et crée un lien de connivence avec son public : « j’ai un aveu à faire ». Par ailleurs, il utilise l’humour pour renforcer ce lien de connivence.
  1. Faire une analogie : Proche de l’histoire, l’analogie s’en distingue par son caractère moins personnel. Elle fait le lien entre deux situations, a priori éloignées, et son efficacité se joue dans l’écart entre celles-ci. Plus elles paraissent éloignées de prime abord, plus vous amènerez l’assistance à se questionner, et donc à vous écouter. C’est l’approche que nous avons choisie pour cet article. Quel est le lien entre la pêche et la prise de parole ? A priori, aucun. L’image est marquante parce qu’on ne s'attend pas à ce rapprochement, qui devient pourtant évident quand le parallèle est fait.

Comment choisir son accroche ?

Connaître les différents types d’accroche ne vous aide pas à déterminer celle qui sera la vôtre. Votre objectif est de partager un message avec votre auditoire : quelle stratégie adopter pour capter son attention dès les premières minutes ? La recherche de la formule qui arrive à captiver peut vous sembler difficile mais nos conseils peuvent vous apporter des éléments de réponse. Comme évoqué plus haut, il y a une dimension très personnelle dans cette sélection : vous n’êtes pas à l’aise pour parler de vous ? Raconter une anecdote n’est peut-être pas la meilleure méthode à adopter !

Posez-vous les bonnes questions

Nous vous proposons de répondre à ces trois questions pour vous aider à choisir l’accroche la plus adaptée à l’histoire que vous allez raconter et à votre personnalité.

Qui est votre public ?

Communiquer et partager des idées suppose de parler le même langage. Comprendre les codes de votre public, ce qui peut l’atteindre, est la première étape pour construire une présentation qui lui parle et par extension sélectionner la bonne approche. Vous vous adressez à une audience qui manie les chiffres au quotidien ? Choisir une statistique étonnante, qui peut l’interpeler, peut être un bon moyen de l’accrocher. Si votre public est novice du sujet, commencer avec une anecdote peut lui permettre d’entrer en douceur dans votre présentation. En racontant une histoire, vous cherchez d’abord une réponse émotionnelle, vous établissez un lien personnel avec votre public. Pensez cette communication comme un dialogue : votre audience est composée d’interlocuteurs à qui votre message s’adresse, ils doivent se sentir concernés et trouver un intérêt à vous écouter.

Avec quel type d’accroche êtes-vous le plus à l’aise ?

Un bon orateur ne se résume pas à sa voix et au contenu de ses propos : il communique ses émotions. Choisissez une accroche qui vous plait, qui vous amuse. Vous devez lui montrer que vous êtes enthousiaste à l’idée de faire cette intervention pour captiver votre audience. Si vous n’êtes pas à l’aise et emballé par ce que vous dites, vous ne pouvez pas convaincre.

De quels éléments disposez-vous ?

Vous ne pouvez pas inventer ce que vous ne savez pas. Vous n’avez pas de statistique ou de citation se rapportant au sujet de votre discours ? Ne vous lancez pas dans des recherches interminables. Préférez en accroche une information que vous maîtrisez bien, cela vous donnera un point d’ancrage pour débuter votre présentation. Partez de votre expérience pour construire un discours qui vous ressemble. Si vous présentez un diagnostic de conseil, vous avez sûrement des anecdotes vécues sur le terrain à partir desquelles vous généraliserez.

Vous pouvez mixer plusieurs approches !

Sentez-vous libre de construire une accroche qui fasse des liens entre différentes typologies. Une citation peut ouvrir une anecdote sur ce qu’elle représente pour vous, comment elle vous a permis de trouver une solution aux problèmes que rencontrent votre cible.

En répondant à ces trois questions, vous devriez pouvoir déterminer le type d’accroche qui correspond le mieux à votre présentation. Dans tous les cas, n’oubliez pas : l’objectif est de créer un choc, réveiller votre auditoire, et le focaliser sur vous… et votre sujet 😉

Variez, innovez !

Il peut être tentant de conserver une accroche qui fonctionne. Y revenir a un côté rassurant. Cela peut devenir un piège.. Un client nous parlait récemment du PDG qui raconte toujours une anecdote personnelle durant 5' au début de sa présentation. Beaucoup finissent par se dire qu'ils peuvent rater l'anecdote du PDG, ce n'est pas très grave. A fortiori s'il raconte toujours les 3 ou 4 mêmes. Il n’y a plus d’effet de surprise.

Vous avez besoin de plus de conseils sur votre présentation orale ? Découvrez notamment la technique de l’anaphore qui a structuré les discours de Charles de Gaulle, Martin Luther King, et bien d’autres grands orateurs.